• Jour de Pâques 31 mars 2013

       Toujours préoccupée par les activités de Saint Lazare de Jérusalem, je lève un peu le pied puisque je viens de subir une opération du cancer du sein. En attendant   voici un article publié dans le journal paroissial

    Guerres de Religion

       Pleaux connu une lutte fratricide à cause de deux antagonistes :

    1 - François Robert de Lignerac, bailli des Montagnes d’Auvergne, enseigne des gardes de la Reine, possesseur de la moitié de la seigneurie de Pleaux, commandait le parti catholique avec son quartier général dans son château de Pleaux-Soubeyre. Le chef de la famille de Lignerac fut toujours et très loyalement au service des causes qu’il jugea justes et nobles.

    2 – Henri de Bourbon-Lavedan Malauze, seigneur du Doignon était un ardent capitaine à la tête des Protestants.

    Henri I de Bourbon, marquis de Malauze, vicomte de Lavedan, baron de Chaudesaigues, possédait à Pleaux un château dit du Doignon, par legs ce castel dépendait au XVI ème siècle, à la noble seigneurie de Miremont sur la paroisse de Chalvignac.

       Ce Pleaudien eut pour tutrice Jeanne d’Albret, reine de Navarre, mère de Henri IV, élevé par elle,  il devait fatalement être protestant. Henri IV le tenait en grande estime et accepta d’être le parrain de son fils Louis.  Les hostilités s’ouvrirent dans notre région courant de l’année 1568. L’hiver qui suivit fut abominable. La disette, la misère, les privations, les persécussions de tous genres ont hébété les populations.

       En 1574 commence la lutte. Après son mariage en 1571, Lavedan fit preuve non d’un loyal chevalier, mais d’un chef de soudards lors de la prise de Mauriac et de Pleaux. Ses représailles furent inaugurées par le supplice du curé Boysson, il lui fit couper la main droite.

       Le 30 mars 1574, les Huguenots conduits par Lavedan et aussi par la Dame de Miremont fondent sur Pleaux (invasion citée dans le procès verbal de la visite pastorale de Monseigneur d’Estaing). Les protestants s’établirent dans Pleaux s’y croyant en sûreté ; ils passèrent maîtres dans les actes de vandalismes, de pillages et d’incendies.

       Leur séjour fut de courte durée, d’avril à octobre. Ils commencèrent par rançonner les bourgeois de la ville, puis ce fut le tour des l’églises, St Sauveur et St Jean. Par la suite le prieur de Pleaux, Charles de Lignerac eut à charge de lourdes réparations : recouvrir les toitures, refondre une cloche, commander et placer les stalles du chœur. Les titres et documents furent perdus ou brûlés. Un prêtre en sauva quelques uns du désastre en les cachant sous un rocher de la rivière d’Encon, mais quand il voulut les retirer, le papier était à demi pourri et l’écriture illisible. Les archives religieuses et civiles, l’histoire de notre passé, ils en firent un tas qu’ils brûlèrent.

       François de Lignerac demande de l’aide, Montal accourt, prend le commandement de la troupe qu’il conduit sous les murs de Pleaux, il bloque étroitement le vicomte de Lavedan, enfermé dans la souricière. Se sentant cerné Lavedan appelle au secours, le 29 août le vicomte de Bourdeilles, gouverneur du Périgord s’achemine vers Pleaux ainsi que La Haye et Langoiran, puis le vicomte de Gourdon avec 120 chevaux. Devant cette masse d’arrivants, Montal,  mal armé lève le siège début septembre 1574. Les protestants en profitent pour brûler le château de leur adversaire à Pleaux-Soubeyre.

       Les catholiques durent se venger, on se rallia autour de Lignerac et de Montal, en quelques semaines, on réunit un solide contingent pour bloquer à nouveau Lavedan. En octobre la ville était reprise et fortement occupée par une garnison de 132 hommes d’armes commandés par le baron de Drugeac. Les catholiques à leur tour brûlèrent le château du Doignon.

       Pleaux jouit d’un moment d’accalmie et les habitants mirent tous leurs soins à fortifier la ville. Le fort existait déjà mais on le couronna par la tour qui s’élevait sur la sacristie de Saint Sauveur elle fut démolie en 1789. Les quatre portes de Pleaux furent renforcées.

       Les deux rivaux s’observèrent  pendant quelques temps puis prirent contact en pleine campagne. La rencontre décisive eut lieu en 1575, non sous les murs de Pleaux mais aux confins de l’Auvergne et du Limousin, sur les landes du Puy-Quinsac qui  à l’époque n’était pas boisé mais couvert de broussailles.

       Les protestants furent complètement battus. Lignerac captura Lavedan, sans chef, ce fut la débandade des soldats protestants.

       La captivité de Lavedan fut de courte durée et très vite il arma de nouvelles bandes. A Rilhac, il tire un coup de pistolet et tue à bout portant Gilles de Montal , baron de Laroquebrou. Encore une fois, Lavedan occupe le pays et coupe la circulation en instituant une »sauvegarde », genre de passeport. Par quel moyen, le gentihomme du château de Burc, dans la paroisse de Barriac, obtint-il le droit de passage ? Monseigneur de Burc pouvait aller et venir pour s’approvisionner en vin et autres denrées.

       Les hostilités durèrent encore plusieurs années, s’étendant jusqu’à Mur de Barrez au moins jusqu’en 1589. Le marquis de Canillac, chef du parti catholique arriva à instaurer une paix relative.

       C’est durant cette période que Lignerac accomplit un fait d’armes de l’époque : en 1585, il enleva d’Agen et conduisit à Carlat, la reine Marguerite de Valois, dite la reine Margot , épouse du Roi de Navarre, le futur Roi de France.

       Henri III avait expiré le 3 août 1589, ainsi finissait la quatrième branche capétienne, la deuxième de Valois. Le roi de Navarre ayant épousé la religion catholique devint roi de France et la paix de Salers fut signée en septembre 1589. 

     


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